D'entrée de jeu Henri Guillemin ouvre le débat sur Voltaire sans prendre de gants. La part d'ombre de ce dernier est trop importante pour qu'on continue à l'ignorer. Sa conception de la liberté se limite en fait au despotisme éclairé, auquel il participa activement. Sa conception de l'égalité se limite à considérer les masses comme faites pour servir et nourrir une minorité privilégiée. Sa conception de la fraternité ne résiste pas à la véritable haine qu'il porte à Jean-Jacques Rousseau. A bien des égards, on est loin de l'image vertueuse qu'il a voulu donner de lui. Cependant Henri Guillemin rend hommage, et sincèrement, à l'avocat de Calas comme à l'auteur du Traité sur la tolérance et au pourfendeur de la torture dans la justice qui, jusqu'à sa mort douloureuse, luttera pour sauver des innocents injustement condamnés. Alors, oui, Voltaire bien plus complexe qu'il ne paraît. Henri Guillemin, avec son style unique, nous en restitue les différentes facettes.