Avant de devenir mondialement célèbre à travers sa relecture wagnérienne, puis de servir d’inspiration aux auteurs d’heroic fantasy, la légende des Nibelungen, mythe fondateur de la culture germanique mêlant faits chevaleresques teintés de merveilleux, amour et trahison, fut rédigée en moyen haut allemand par un auteur anonyme, au tournant du XIIIe siècle.
Irriguée par les sagas islandaises et la mythologie scandinave, l’histoire de Siegfried terrassant le dragon pour mettre la main sur un trésor tire ses origines d’épisodes historiques remontant à l’Antiquité tardive. On y retrouve des similitudes avec les destinées de rois burgondes ou de reines mérovingiennes du temps des “invasions barbares”. Mais cette épopée singulière donne avant tout un fascinant aperçu de l’époque à laquelle elle a été écrite : l’âge d’or des Hohenstaufen, parcouru de valeurs chevaleresques et d’amour courtois.