Rebelle à tous les pouvoirs, pourfendeur du colonialisme, de l'impérialisme et de tous les intégrismes, Kateb Yacine est mort en France d'une leucémie, avant que l'Algérie ne sombre dans le sang. La violence et la mort, d'une autre époque, sont à l'origine de son œuvre.
Le 8 mai 1949, à Sétif, la manifestation contre le colonialisme dégénère, Kateb Yacine se retrouve, à 20 ans, sous des monceaux de cadavres : l'armée française et la police sont responsables de dizaines de milliers de morts, 40.000 selon certains. Emprisonné, Kateb apprendra que quatorze membres de sa famille ont été abattus et que sa mère, le croyant mort, est devenue folle.
La violence et la mort, d'une époque à l'autre, se perpétuent bel et bien. "Tout est sorti de la prison et de l'amour, les deux sources de l'œuvre." Kateb Yacine a toujours mis le doigt sur les plaies. Il voulait transformer le monde. "Je suis Algérien par mes ancêtres, internationaliste par mon siècle". "Ni musulman, ni arabe, mais algérien".